Philosophie

3 dimensions essentielles

Le vin est un tout : une alchimie entre le matériel végétal, son environnement et le travail de l’Homme. A la vigne comme au chai.

La vigne

La vigne est cultivée en agriculture biologique avec un minimum d’intrants. L’objectif étant, à l’avenir, de s’en affranchir le plus possible en privilégiant par exemple des tisanes de plantes.

Je mène au domaine de la Renière un travail de restructuration du vignoble dont je souhaite assurer la longévité. Je pratique une taille douce et privilégie l’équilibre du cep au rendement. J’ai également commencé à arracher certaines vignes de moins bonne qualité, pour en replanter par la suite. J’agis sur les sols de manière superficielle, pour conserver la matière organique en surface et préserver la vie biologique du sol.

Je travaille à recréer des habitats naturels pour la faune, en plantant des haies et des arbres. En hiver des moutons pâturent sur une partie du vignoble pour entretenir et nourrir le sol. Cette approche vise à retrouver une forme de polyculture.

Mon souhait est de créer une dynamique autour du domaine. Pendant des années, les vignerons ont déboisé, enlevé les haies pour cultiver de véritables champs de raisin. Le matériel génétique de la vigne a été appauvri à force de recourir au clonage. J’aimerais retrouver un écosystème cohérent, une biodiversité plus riche et un matériel végétal résistant.

J’aspire à faire des choses simples et saines, en accompagnant la vigne, non pas en l’exploitant.

Le chai

Chaque vigneron travaille son raisin pour l’amener là où il le souhaite, avec une grande liberté, en fonction de sa sensibilité et de sa créativité.

Au chai, j’ai la même réflexion qu’à la vigne. Mon bagage scientifique et mon expérience œnologique me permettent de travailler avec un minimum d’intrants. Avec l’envie de faire des vins précis tout en étant le moins interventionniste possible. J’utilise du soufre sur certaines cuvées, mais j’essaye de maîtriser au maximum ce qu’il se passe dans la cuve. L’objectif est de guider la fermentation sans jamais la brider. Il s’agit d’aller, tout simplement, dans son sens. Il y a une part de risque. Mais avec l’expérience et le recul, elle porte ses fruits.

Lorsque j’ai repris le domaine, je suis parti d’une page blanche. Sans connaître le potentiel de chaque parcelle. C’est en goûtant les raisins, à la vigne, que la gamme s’est élaborée au fur et à mesure de leur maturation.
J’ai deux cuvées plutôt fraîches, gourmandes, sur le fruit : La Cerisaie et La Renière. Deux autres, des parcellaires, plus complexes avec de l’élevage en barriques et en amphores. Louisa et Uru-Anna sont venues de manière impromptue, nées d’une envie de vinifier autrement.

L’humain

Avant d’être un business, le domaine est surtout une source de plaisir que j’ai à cœur de partager avec des gens impliqués !

Trois salariés travaillent au domaine : Denis, un sacré bosseur qui a plein de compétences et avec qui on partage une même sensibilité environnementale ; Magali, une force tranquille et un rire retentissant, arrivée pour se reconvertir dans la viticulture ; Maxime, fraichement diplômé et passionné de vin, qui a une soif d’apprendre et d’expérimenter à la vigne comme au chai.

Je suis attaché à la notion de transmission. Il m’importe de travailler avec des personnes qui se sentent bien au domaine, proposent des idées nouvelles et, pourquoi pas, veulent aller plus loin avec moi dans l’aventure.

A travers notre travail de vigneron, on peut avoir un impact sur la vie locale. Un impact environnemental mais aussi social.

Thibault Masse

Issu d’une formation en viti-œno dans les plus grandes régions viticoles française (BTS à Montreuil-Bellay dans le saumurois, Licence à Dijon en Bourgogne et diplôme national d’oenologue à Bordeaux), j’ai fait mes armes à Brézé chez Romain Guiberteau où j’ai découvert les bases du métier et les grands Chenin. J’ai pu ensuite expérimenté les vinifications bordelaises aux châteaux Cheval Blanc et Latour-Martillac, puis les techniques du Nouveau Monde dans un domaine australien.

Je rentre en France pour devenir maître de chai à Ampelidae où  j’engrange en quelques années une expérience solide en travaillant sur un grand nombre de cépages et des vinifications variées avec la liberté d’effectuer de nombreux essais.

Nourrissant depuis le début de mes études l’envie de faire mes vins avec mes vignes, je reprend le Domaine de la Renière en 2018 en m’associant à Guillaume Poitevin.